- garçonne
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• 1880, répandu depuis le roman de V. Margueritte La Garçonne (1922); de garçon♦ Vieilli Jeune fille menant une vie indépendante. — Loc. À LA GARÇONNE : avec des allures de garçon. S'habiller à la garçonne. Une coupe de cheveux à la garçonne.⇒GARÇONNE, subst. fém.[P. réf. à des modes de la fin du XIXe s. et du premier tiers du XXe s.]A. — Jeune adolescente aux formes encore non féminines. Des garçonnes coquettes, aux longs cheveux piqués de fleurs (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 122). Florence parut, avec son sourire de petit voyou et ses hanches de garçonne (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 63).B. — Jeune fille ou femme qui revendique ou prend les allures et libertés d'un garçon. L'idéal de féminité traverse une crise dans l'Europe qui a fait la guerre — la mode des cheveux courts, des hanches étroites, le genre « garçonne » (MONTHERL., Pte Inf. Castille, 1929, p. 604). Le genre « fichu » et le genre « garçonne » (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 457) :• ... il acceptait que je lise n'importe quoi : mais il ne voyait pas beaucoup de distance entre une fille avertie, et la garçonne [it. ds le texte] dont, dans un livre infâme, Victor Margueritte venait de tracer le portrait.BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 178.— Loc. [En parlant d'une coiffure féminine aux cheveux courts] À la garçonne. Malgré sa raie à la garçonne, Danilova est (...) la Muse par excellence (LEVINSON, Visages danse, 1933, p. 34). Ses cheveux ras, fraîchement coupés « à la garçonne » (BERNANOS, Mauv. rêve, 1948, p. 987). La désuétude des chapeaux cloches et des cheveux à la garçonne (SADOUL, Cinéma, 1949, p. 223).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1. 1880 « adolescente aux formes encore enfantines » (J.-K. HUYSMANS, Croquis parisiens, p. 138 ds M. CRESSOT, La Phrase et le vocab. de J.-K. Huysmans, p. 258); 2. 1922 « jeune fille émancipée qui vit comme un garçon » (V. MARGUERITTE, La Garçonne [titre]). Dér. de garçon; suff. -e (cf. hapax XIIIe s. garçone « femme volage » ds Romania t. 59, p. 342, 182). Le terme a été popularisé en 1922 par le roman de V. Margueritte. Fréq. abs. littér. : 11.
garçonne [gaʀsɔn] n. f.ÉTYM. 1880; répandu en 1922 par le roman de V. Margueritte, la Garçonne; fém. de garçon.❖♦ Jeune fille menant une vie indépendante. || George Sand vécut en garçonne.1 (…) la garçonne ardente et délurée qu'avaient formée, à Nohant, la vie rustique et les conflits familiaux.A. Maurois, Lélia, I, IV.2 De temps en temps, nous nous asseyions au « Sélect », parmi des garçonnes aux nuques rasées qui arboraient des cravates, parfois des monocles (…)S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 289.♦ ☑ (V. 1925). À la garçonne, s'est dit d'une coiffure féminine où les cheveux étaient coupés court et la nuque rasée.3 (…) coiffée d'un béret de tricot qui couvrait entièrement ses cheveux ras, fraîchement coupés « à la garçonne », tout son bagage dans une minuscule valise de cuir, elle ne risquait guère d'attirer l'attention de personne (…)Bernanos, Un mauvais rêve, in Œ. roman., Pl., p. 987.
Encyclopédie Universelle. 2012.